Le G8 et les illusions tiers-mondistes

Publié le par rachidelhaibi1

eMarrakech - Rachid El Haibi le 8 Juillet 2008

Depuis son apparition en 1975, ce groupement d’intérêts occidentaux n’a cessé de travailler mais rien que pour ces causes qui se diversifient chaque année sans se préoccuper des pays du Sud.

 

Le G8 et les illusions tiers-mondistes
Les pays riches ont pris l'habitude de se retrouver chaque année dans un pays parmi ses membres, des rencontres de concentration et de détente luxueuse.

Ils se concentrent pour traiter des sujets qui les intéressent de très près, des sujets d'énergie, de chômage, d'immigrations, de fermeture de frontières, de contrôle économique et politique de la planète, de la perfection continue du cadre favorisant leurs classes favorisées et pour faire réussir leurs intentions, ils mettent toutes les organisations internationales à leur service.

Le fonds monétaire international, la banque mondiale, la fameuse ancienne O. C. D. E. (Organisation de coopération et de développement économiques), le GATT et puis l'OMC. On peut voir dans ces organismes autant de piliers de la mondialisation de l'ordre néolibéral crée par les pays riches du G8.

Le dogme qui a prévalu durant est que « Le capitalisme néolibéral entraîne derrière lui la chaîne de dégâts extérieurs dont il est un des principaux responsables : notamment la crise de la dette des pays de la périphérie et la succession des crises monétaires et financières en Asie, en Russie, en Turquie et en Amérique Latine.

Pour le G8, le message est limpide : les pays de la périphérie doivent continuer, aller plus avant dans la libération des échanges, des mouvements de capitaux, l'équilibre budgétaire et les réformes structurelles. L'enjeu est la mondialisation de l'ordre néolibéral : l'extension à l'ensemble de la planète du terrain de chasse du capital international ».

Tout le terrain économique mondial devrait être aplani pour faciliter la chasse aux ressources mondiales par les pays du G8, chacun dans la partie de la planète qui lui est remise par le conseil du directoire du G8.

La chaleur n'est vue que dans le suivi des actions concernant les objectifs des pays riches et à l'inverse des exhortations à la poursuite de la marche en avant du néolibéralisme, toutes les recommandations relatives à l'aide au développement, à l'éducation, à la santé et à la préservation de la diversité culturelle et de la planète, auxquelles sont consacrées toujours plus d'espace dans les communiqués (jusqu'à la formation du Nouveau partenariat pour le développement lors du sommet de 1996), ont un caractère différent.

Le zèle néolibéral cède ici largement la place à la propagande et des mesures sont suggérées comme l'allégement de la dette des plus pauvres (l'initiative d'allégement de la dette de Cologne, 1998) puis son éventuelle extension (la liste des pays concernés en 1999 est : Bénin, Bolivie, Burkina Faso, Honduras, Mauritanie, Mozambique, Ouganda, Sénégal et Tanzanie, étendue à 23 pays en 2001).

Chaque année un groupe de pays sont nommés « des rescapés » mais rien n'est fait, tout reste suspendu jusqu'à la prochaine réunion. Le discours démagogique reste pourtant le même, celui de l'harmonie universelle : tout le monde profitera du développement de l'Afrique subsaharienne, tout le monde bénéficiera de la préservation de l'atmosphère...etc.

De la même manière, et réciproquement, le développement de la périphérie est subordonné à la prospérité des pays du centre : notre prospérité doit être assurée, car elle conditionne la vôtre !Tous les communiqués émanant des réunions du G8 font références et appellent à une vie honorable pour toute la planète.

Les jugements et recommandations formulées en ces occasions sont des déclarations édifiantes de pacifisme et d'attachement aux valeurs démocratiques, ce qui est faux.

Aucune des dictatures bénies par Washington à cette époque ou dans le passé n'est mentionnées comme objet de préoccupation, sauf éventuellement lorsqu'elles disparaissent : la famille Somoza (1936-1979) au Nicaragua, le Shah d'Iran (1941-1979), Marcos (1966-1986) aux Philippines, Saddam Hussein pendant la guerre Iran-Irak (1980-1990), Pinochet (1973-1990 et plus) au Chili, Suharto (1967-1998) en Indonésie, Mobutu (1967-1999) au Zaïre.

La grande difficulté dans l'appréciation du rôle du G8 est la confusion possible entre la parole et l'action : ce qui est dit dans les communiqués et le rôle joué par les sommets dans la conduite des affaires du monde. On sait ce que dit le G8 et non ce qu'il fait. Il faut donc lire derrière les mots.

Pour les tiers-mondistes, comme chaque année, on leur promet des dizaines de milliards de dollars mais ne reçoivent que les promesses chiffrées et attendent les jours et les mois jusqu'à une nouvelle réunion des chefs du monde qui invitent quelques uns des chefs tiers-mondistes pour assister à la fête des grands pour en sortir mains et poches vides.

L'histoire du G8 est l'histoire du loup et celle du tiers-monde est, bien sûr, l'histoire du mouton qui croit encore en la bonté et la générosité !



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